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L’évolution du Brainstorming


Il nous est déjà arrivé à chacun d’entre nous, les designers ou autres, d’être complètement dépassés pendant les sessions de brainstoming, n’est-ce pas ?

Dieu sait combien c’est rare qu’un brainstorm se passe bien et soit productif.

Aujourd’hui je vais vous donner une méthode qui pourrait, je l’espère, vous aider à mieux diriger ce genre de sessions et d’en tirer le meilleur sans heurter l’égo et la sensibilité de chacun.

Je ne sais pas vous, mais la méthode classique du brainstorm me convient pas. Privilégier la quantité à la qualité des idées, parler plus et réfléchir moins, ne pas critiquer les idées des autres, encourager des idées complètement folles et construire ses idées à base des idées des autres, c’est du has been pour moi.

Pour comprendre pourquoi cette méthode est dépassée, je vais d’abord vous faire une Typologie des brainstormers (tels que je les vois) :

  1. Les grosse têtes Bien que très actifs et impliqués, ils aiment monopoliser la parole et partager leurs idées de manière très démonstrative. Les grosses têtes se sentent à l’aise pour s’exprimer et peuvent ainsi impressionner les autres brainstormers.

  2. Les excentriques Leur point fort c’est qu’ils sortent des normes et ne se limitent pas aux idées standards. Ils pensent plus à l’innovation et à l’originalité qu’à la faisabilité. C’est à la fois une bonne et une mauvaise chose.

  3. Les diplomates Ceux-là n’aiment pas se mouiller et proposent que des idées standards ou ne nécessitant pas beaucoup de ressources. Rationnels et expérimentés, ils gardent les pieds sur terre et n’osent pas s’aventurer en dehors de leur zone de confort. En revanche, ce sont eux qui essaient de mettre d’accord les troupes si les choses dérapent et partent dans tous les sens.

  4. Les inquiets Ils sont plus motivés par les deadlines que par des projets en soit. Ce sont eux qui vont sortir la carte du budget ou du planning serré et de réduire les ardeurs des autres juste à la fin et ainsi les démoraliser. Néanmoins, ils sont là pour nous rappeler les priorités.

  5. Les introvertis Eux, souvent impressionnés par les autres, ont parfois du mal à s’imposer et à prendre la parole durant les brainstorms, sauf si on leur adresse la parole directement. Néanmoins, ils prennent plus de temps que les autres à observer le cours des sessions, en tirer des conclusions et en créer des idées sans parfois pouvoir les partager avec les autres. Cela leur apporte pas mal de frustration et peut s’avérer démoralisant.

Résultat ? On sort d’une réunion de brainstorm avec plein-plein d’idées ! Super, n’est-ce pas ? Des idées que l’on mettra gentiment dans la boîte à idées qu’on utilisera jamais ou quand on aura le budget pour (ce qui revient quasiment au même). Et on en gardera une ou deux faisables mais qui apporteront beaucoup de frustration et de déception à l’équipe. En plus, le fait de ne pas pouvoir critiquer les idées des autres donne naissance aux idées finales plutôt prévisibles et sans saveur.

La méthode que je propose mettra fin à cette folie !

I. Un travail de collaboration

Pour commencer, il faut exploiter chaque membre de l’équipe du brainstorm. Comme je l’ai déjà évoqué dans mon article précédent (5 questions à se poser avant de démarrer un projet design), nous sommes tous construits à base de nos expériences personnelles et professionnelles. Je suis profondément convaincue que chaque personne a son utilité dans un projet. Il faut juste savoir comment l’aborder.

Les grosses têtes et les excentriques apporteront de la fraîcheur ainsi que des idées innovantes et spontanées durant les brainstorms. Mais il faudrait quand même pouvoir critiquer ces idées pour les pousser à réfléchir en profondeur sur les problématiques en question et ainsi éviter les débordements et les hors-sujets.

Les diplomates n’hésiteront pas à faire appel à leur expérience personnelle pour diriger les idées dans le bon sens. Il faudrait aussi les écouter en cas de conflit d’intérêts, ils arrivent toujours à trancher et à trouver le juste milieu.

Les inquiets peuvent paraître des rabats-joie, mais ils ont également leur place dans un projet. Ils n’hésiteront pas à faire revenir les excentriques et les grosses têtes sur terre. Néanmoins, ils sauront évaluer rapidement la faisabilité de chaque idée. De plus, ils sont plein d’astuces de gain de temps et de coordination. Mettre ces compétences à l’avantage du groupe est nécessaire pour la bien-être du projet.

Les introvertis, souvent considérés comme inutiles ou peu investis durant les brainstormings, sont également à prendre en compte. Leur silence ne signifie pas forcément qu’ils sont complètement détachés du projet. Bien au contraire. Le silence leur permet de mieux analyser et de compenser leur manque d’audace devant les autres en plein débat par une forte capacité d’observation. Souvent, ils reviennent le lendemain des réunions pleins de bonnes idées.

II. Ne pas avoir peur de la critique

La critique. Pourquoi s’en priver, si elle est constructive ? En effet, j’ai pu constater, que les débats constructifs autour d’une idée peuvent s’avérer très productifs et pousser les troupes à défendre leurs idées avec des arguments réfléchis et positifs. Cela les rend plus engagés et leur demande un effort pour résoudre telle ou telle problématique.

III. Et demain ?

Le brainstorming ne doit pas se limiter à une seule session. Oui, c’est complètement contraire aux brainstormings classiques, souvent faits en one shot. Je m’explique. Afin de tirer le meilleur de chaque membre du groupe, il faut une bonne nuit de sommeil. De la sorte, les introvertis et les inquiets auront la possibilité de cogiter, d’analyser et de sortir des idées en fonction de ce qui a déjà été dit. Et les autres pourront peaufiner leurs idées déjà débattues lors du brainstorming pour les améliorer ou les remettre en question.

Au final, nous arrivons à un résultat plutôt satisfaisant. Chacun y trouve sa place et met ses compétences au service du projet.

Et enfin, je vous recommande de sélectionner entre 2 et 3 de vos meilleures idées et de procéder à un vote à mains levées. Comme ça vous êtes certain d’avoir tiré le meilleur de chaque membre, d’avoir pris en compte l’avis de chacun et d’être arrivé à un résultat que les autres n’hésiteront pas à approfondir et à développer par la suite. De la sorte, on évite la frustration et on gagne en productivité.

Un travail collectif est toujours plus fructueux que le travail où chacun essaie de sortir du lot.

Si cet article vous a plu, je vous recommande également l’article-BD qui m’a inspirée et a confirmé mon point de vue sur la question. Surtout sur la partie du vote à laquelle on y pense par forcément lors des sessions de brainstorming. Pensez-y lors de vos prochaines réunions ;)

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